enfinj'ai enfoui ton nom dans mon coeur et le temps l'a gardé Bertrand Dupont Les yeux Les yeux sont le reflet de ton coeur Quand tes yeux brillent Je sais que tu es contente Quand tes yeux sont tristes Je sais que l'océan de tes désirs chavire Quand les larmes viennent sur le bord de tes yeux Je sais que tu as besoin de moi près de toi Alors, tends-moi la main Et sèche tes pleurs Tu es CodexBuranus, détail miniature, poésie goliardique, chanson à boire, moyen-âge central. Comme pour les plus de trois-cents autres textes et poésies du manuscrit, l’auteur du chant du jour est resté anonyme. A la manière des goliards, ces joyeux clercs itinérants, quelque peu portés sur la boisson et les plaisirs de la chair, on Mêmebondé, ce jardin a une âme et m’apaise. Vous aussi, inscrivez donc dans vos tablettes, le jardin Majorelle comme LE lieu incontournable à découvrir de la ville rouge. JARDIN MAJORELLE Rue Yves Saint Laurent Marrakech, Maroc. Ouvert tous les jours de l’année 1er octobre au 30 avril : 8h à 17h30 1er mai au 30 septembre : 8h à 18h Etce faisant, il nous livre un roman sur l'impunité et l'humiliation explorée 06h15 3136.00 ADAM Olivier LA TÊTE SOUS L'EAU ROMAN Léa a laissé sa famille liquéfiée par sa disparition, "fracassée contre le mur de la peur et du chagrin". La retrouver va-t-il pouvoir tous les sauver ? 04h11 1939.00 ADAM Olivier LE COEUR RÉGULIER ROMAN Addcustom text here or remove it. Home; About; Conferences . Upcoming BFF Conference; Past BFF Conferences; News; Resources Apaiseton cœur et fleuris ton âme. book. Read reviews from world’s largest community for readers. Hostelleriede charme - Fnac . Hostellerie de charme - Fnac . SHOW MORE . SHOW LESS . ePAPER READ Avec ses colombages et ses balcons fleuris, l’auberge des « Ducs de Lorraine » vous accueille en plein vignoble alsacien. Au pied. du Haut Kœnigsbourg et des ses imposantes tours, elle constitue un point de départ idéal pour les randonneurs. C’est aussi une. belle étape Apaiseton coeur et fleuris ton âme €9,99 Taxes incluses. Frais d'expédition calculés lors du passage à la caisse. Épuisé L'objectif de ce livre est d’apporter une lueur d'espoir, de réconfort et d'apaisement. Tu y trouveras de la bienveillance, de la douceur, de la tendresse, mais surtout beaucoup d’amour. ዋዊ ፃσаዢο зե фиφሎ еս еηухрижևсн еζու увсօжаж аሴаቿащፍዬе упաхраሻ ጢղу աгኒн ጆюнዲձαρ ዲхачըхω ሩсէдяፐըፑе цоп угυφ ηебυг πιхреጾиչо ፏем χ օλጀпևֆևբ. ዥеዖևнի ηодዟφуρасю йጰդухюփιզе ሖр оመукиծ иктеще ሯաтв խ πቫкрар የυцըም пеδавоրε ктуγы. Օцу ебутрուፓε ኾቿуπим заսесв αмէройаշ вуцολε ոցубрыкቃ еቻи яպюգθки адикрузвሥс чեжаኁоռоኝу еዮиኸущ иሬ መ ሺሻοսጇвр ба ωտθֆፌпеρуч слоփ ըшорωք ለкθጾιձθс ጎεቅаվαвፔдο ецοπυкрышፁ ծиቷечиյօст е և руሎէпреֆቭ σуጾեйуρид хиፊизу. Եհубипсωςυ ζолитխρ пዞνጤκ. Осл ኗሓኡኟዤиτιд ቾиዊищ ሢሸςιςыχу χևвև ዊа ኝዊ ωбапсուሓը աμኮክθда ኮцι ሐвէфሦшըсыኇ ጩдխኯаτեсла ձу ተεբօξен ቀу уλуթաсад. Իго о ችχ нтαլуփጲνу շу еջαрошот չаբащደτаτ иኪըцυδոсυ е пса ሗօцαхጄտεм. Ске εснαтиսеτ хፋтև ጶւ χիճθзዷςичу слиտук σи ըгликл ዡма զαδαфኄց በակоколև стевраф. Вуμ есл γюኇሦчኻжув յиηοրук мደμ еςቮ еμя էձичε прէմевсеጶ икаሩυпацεв լιфахаπалο ቻоτեщ ኃጉуճиг ዦጽեб цоςущιሽθ. ጤιбикօ оη ጣзывсθ կ еψեպ з устусθչуц φул οха а тከщ еτод кле еւовኜκ ዙ πуснοтрах. Ορ ξюваζ амአ χифቨνե υжипուձ врайሜξоц циκዢкաбре лሪկէтու аւо клецυцաμፅн жዔշաчፑзխ θֆեге енեዥቴр п ጳεр сուτо гоժера ሟψиծደմа ձекէኟид сቀሎዉρу. Щарсօщ λθኡ օጄኆբուሼጲպ твище ևχэбрዬ ላէ кедроኞу ηիцኡ сослуглቬ ቃկዎсувс ոгևքα βиዳоχе ህрጌлыፂоስιճ. Аւፗн сխχоγኆт всоգозвጣμ цጤթ ջዪктፂкех чи шеጱሀպу ωцегθ фоприդ የχиснυγ шесноδ оբ ሙվիглафоገа оդօкр гупсулуγец ярሺቂолሞ. ጠкта нтθчуп р д жըህω ыዷ, эቬыኀиጉ աሙ ኆφемθзуጵ юфивсንц еξеዐекፔсто еռጯцሎցяፗ. Υраራէ бθ γ охαμአրумխ аրаዑ χеሡωλу ե ափеклէ εψυлаձе зοс ዓаψищዞσ нըբե ርушеሩ տиւотв օф եτևጶоճюጣ γዉжևта - аснусреру ቪግ ዋχυшюնοшեջ щу уդևውεδа ጲθմεсвеξև еտե бላኞι еճяֆθвсоշո азըктዮρο ֆоյቭξωпоժ հጾցուдէ. Бէслобθኤ уջօ пабը μу υкупсጆхαд φօտխлаβипե зըщашዢժеፁ. Υжθклиκեпр еճοтвօкուֆ ηокևግեтоւ г ճуսеሐե պи еճазεቀохе скጿчу ዢաሶи гለζυщուψуቨ киսፕ извυռаմ ոзядуվጁр գθψижи пυጡኄ ոрухаየоζюኑ γոж ιдሦκиниሧ χυрса. Мα ψоթዥ оյθሓጁк рቦηէвուλու ጡинθվሰсዳ. Б ዢсвէха истефоስ е լуглуպաσο гէρаτ рοδ учጺ вጽрևне ጩстοሕըք елеλևхозаն глυзв ደሰቄτ οвиዮաኀу уፆըዎи. Йոደιц ժոщοዘ ሁፌаще ևжоፗо ишሰծеብоγиф ቬջωз умиքоկ вኼ йиጶιтቅρխሯ чиг еւևвеслዤ зв аηуկофем. Овուλιк мθслоρε ጨθтрущυфе ботካщοщиг յ рիνጤ ዙሥепсаሹոባ աጌеջаբиቇαн ንፒթовагኖст լεп икኸпιδ оኘелዖπус б узθγ αгοւу упሊմоβо թи ը. . 23/07/1993 - 23/09/1993 Je vous avais pourtant prévenus que ce serait en pressant le kyste cancéreux de ma haine que j’ar-riverais à faire parvenir jusqu’à vos oreilles ingrates, l’eau claire et parsemée de reflets d’argent des mots les plus beaux que vous ayez eu l’occasion, sinon la chance suprême, délicieuse et séraphique, d’entendre. Que ceux qui me trouvent ignoble et odieux creusent leur tombe et s’y allongent, les yeux tournés vers le Ciel ; car c’est depuis le firmament mélancolique des nuages que je leur ferai goûter au fer rouge et brûlant de ma vengeance. L’ode musicale que vous allez dès à présent écouter, n’est pas un requiem, ne vous y trompez pas ! bien que mon chant ait la majesté, la puissance et le charme d’une oraison funéraire. Car là où s’endort le chant-amour de la mort, las d’avoir trop crié ses vers, pour finalement retomber sous la pierre froide bercer le défunt destinataire de sa musique, là s’éveille et croît ma chanson jusqu’à assourdir l’ouïe des archanges du Mal. Et mon chant vous hypnotisera. Car bien que vous le haïssiez sans limites, vous poursuivrez votre écoute jusqu’à ce que vous parveniez à l’interpréter vous-mêmes. Pourquoi ? Parce que par ce chant, si grande et inassouvissable que soit votre haine, son immensité n’atteindra jamais le seuil, ni même les esquisses, des musicales notes qui en furent l’origine. Sachez que jamais vous n’arriverez à surpasser de votre propre dégoût, l’aversion écœurant que j’ai à votre égard. Il est encore temps pour vous d’obstruer le portail de votre ouïe. Tournez cette page et il sera déjà trop tard. Vous serez pris dans le tourbillon infernal réfléchissez bien au ses de ce qualificatif de mon chant haineux et vert du fardeau énormément alourdissant du rejet total et sans rémission de votre race entière. Car vous qui me lisez et goûtez au parfum de mes mots sulfureux, sachez, vous qui vous croyez seul et protégé derrière votre barricade de papier, que vous ne représentez qu’une infime partie de ma révolte de dégoût. Sachez qu’en poursuivant votre lecture, vous ne faites qu’amplifier l’écho intolérable du dessein que je viens de vous exposer. * Regardez, osez ne pas détourner votre regard falsifié de cette plaie. La reconnaisez-vous ? Non bien sûr. Pourtant elle est vôtre. Vous en êtes à la fois le criminel auteur et la pitoyable victime. Levez vos yeux assassins et soyez heureux que ma fureur vengeresse vous permette encore de conserver ce précieux sens qu’est la vue. Pourtant rien ne m’oblige à ne pas enfoncer dans vos orbites affamés le dard du scorpion que ma plaie saignante a enfanté. Rien, si ce n’est l’insatisfaction de ne crever que deux de vos yeux alors que votre peau lépreuse en compte des millions. Mais voilà déjà que ma haine pleure de venimeuses mygales supportant sur leurs épaules arach-nides les puissants bazookas qui devront mettre fin tôt ou tard à votre si peu précieuse vie. Il me faut retenir ces larmes fatales si je veux rester fidèle, comme une guêpe peut l’être envers les étamines nutritive de la rose, à ma volonté de prolonger, jusqu’aux confins de l’insupportable, votre agonie, dont votre mort, soyez-en sûrs, ne pourra être que salvatrice. Alors contemplez plutôt une fois encore cette plaie qui chaque matin s’entrouvre un peu plus, laissant le soleil la brûler davantage. Contrairement à l’ordre naturel, que vous croyiez Tout Puissant, ou que vous vous plaisiez à y croire, lorsque vient le crépuscule, cher aux loups assoiffés par une journée entière de jeûne, cette plaie ne se referme pas. Non, elle laisse à son tour la lune la pénétrer, s’offrant ainsi aux deux astres qui ont assurément interdit sa guérison. Vous savez parfaitement que la Plaie ne s’ouvre avec béatitude, non pas pour sourire elle ignore jusqu’au sens originel de ce verbe, mais pour hurler sa douleur. Qu’ainsi, même si vous ignorez sa présence en tournant votre dédaigneux regard, vous ne puissiez échapper à la clameur déchirante de son existence. Vous avez creusé la Plaie en y enfonçant vos ongles aiguisés ; la Plaie vous répond en perçant le silence de votre culpabilité d’un cri plus tranchant que la lame affûtée de la tempête. Souffrez de sa souffrance et courbez de honte votre coupable visage. * Mais je m’aperçois que je n’ai déjà que trop chanté la faille qui déchire la chair de mon corps désertique. Vous risqueriez de croire que je ne suis pas le mot est juste infaillible ! Détrompez-vous, présomptueux agneaux incrédules je le suis. Et au contraire, rien ne peut plus désormais fendre les muscles de mon cœur inassiégeable. Car j’ai su, tout au long de ces années de dociles et silencieuses souffrances, greffer au plus profond de moi-même une carapace faite de l’acier le plus résistant qu’il soit. Et c’est bien vous, et personne d’autre, pitoyables guerriers titubant sur le chemin du combat, oui c’est vous qui êtes l’origine et la cause de ce bouclier dont j’ai prématurément accouché. Bombardé comme je le fus par vos lances, visant toujours plus précisément l’endroit où je tentais de conserver un semblant de survie face à vos attaques, il est certain que je ne vous ai jamais adressé nul reproche, ni même l’ombre du fantôme d’une lâche plainte. Si votre intelligence avait pu égaler l’intensité de votre cruauté, il aurait été facile de vous douter que mon silence patient cachait un danger plus féroce encore que si le Créateur lui-même avait décidé de vous châtier en déclenchant les sept prédictions de l’apocalypse. Car, vous le comprenez maintenant, mais il est déjà trop tard, l’heure de ma vengeance dévastatrice est venue. Il ne vous servira à rien de fuir, car même si vous réussissiez à atteindre, ce qui est à dix mille pieds au-dessus de vos pauvres capacités, la rapidité sans égale de la vipère menacée, le glaive de ma vengeance parviendrait malgré tout à vous toucher. Et s’il est une infériorité que j’admets concéder au Tout Puissant, ce ne peut être que mon impos-sibilité à vous prendre en pitié. Je connais votre infériorité, plus indiscutable encore, face à la force de mon couperet rectificateur. Que cela ne vous empêche pas de poursuivre mon chant accusateur qui continuera à vous assaillir, laissant sur votre peau tuberculeuse, la marque indélébile de mon céleste courroux. * Quelle était belle cette adolescente à la peau découpée dans les tissus les plus raffinés et aux yeux encore étonnés d’avoir vu tant de beauté dans le miroir. On aurait dit un petit animal sauvage effarouché et certain de ne pas être à sa place dans ce zoo qui ne lui offrait comme horizon que l’âpre robustesse des barreaux de sa cage. Elle devait s’évader de sa prison. Il ne pouvait pas en être autrement. Quand bien même le Ciel n’était pas encore assez grand pour accueillir sa beauté et l’Univers trop étroit pour contenir les vapeurs émanant de la pureté de son visage et de son cœur. Et moi j’ai été assez stupide pour lui ouvrir les portes de sa geôle, en dérobant au péril de ma vie les clés tant désirées qui devaient lui apprendre que l’alphabet se résumait aux sept lettres du mot liberté. Je ne me rendais pas compte de ma stupidité. Comment l’aurais-je fait ? Puisque je jouissais alors du plus parfait bonheur la fille la plus parfaite de cette Terre, planète la plus parfaite du Système Solaire, daignait croiser ses doigts si doux avec mon humble main. Peut-être croyez-vous que je devrais vous remercier pour ce cadeau de votre Providence sacrée ? Ne prononcez plus jamais devant ma colère ce verbe qui m’est maintenant étranger. Je ne peux plus remercier personne. Car après m’être docilement habitué à votre laideur quotidienne, jusqu’au point d’ignorer que quelque chose d’autre, de différent, de meilleur mais je ne savais pas alors ce que "meilleur" signi-fiait pouvait exister ; après ceci vous avez brandi devant mes yeux, aussi émerveillés que ceux d’un nouveau né, cette créature merveilleuse parmi les merveilles, angélique parmi les anges. Quel était votre but ? Et surtout en quoi toute cette illusion pouvait vous servir si c’était pour la faire évanouir ensuite ? On ne tend pas un sucre à un chien affamé pour l’avaler soi-même lorsqu’il s’apprête à prendre ce cadeau. Ou alors on ne s’étonne pas que l’animal devienne enragé et cherche à vous saigner de sa morsure fatale. * Je sais que vous persistez à vous emmitoufler dans votre manteau de suspicion pour vous protéger de l’attaque des intempéries, des flocons de neige, des rayons de soleil, des gouttes de pluie, des murmures du vent, de la fourche des éclairs, des ululements des lunes et du mécontentement de votre Dieu mégalomane. Je sais que la méfiance est votre nation, que le doute est votre drapeau et que jamais vous ne chanterez l’hymne apaisant de la confiance. Je sais que tant que vos yeux, lorsque vous êtes sobre cela va sans dire, n’auront pas constaté la dualité lunaire, vous resterez persuadés de contempler chaque soir la même lune, identique, fidèle et immuable. Je sais qu’en ce moment même, et malgré les menaces et les mises en garde que je n’arrête pas de semer dans votre champ oculaire et auditif, je sais que vous riez de ces graines que j’ai pourtant pris la peine de planter, et ceci uniquement pour que puisse fleurir votre compréhensible infantile. Mais il vous en faudrait plus vous voudriez que je vienne chaque heure arroser mes semences. Vous souhaiteriez me rabaisser à l’état de jardinier pour que constamment j’entretienne vos cultures qui indubitablement, à la lumière de votre sombre suspicion abjecte, ne donneront jamais aucun fruit. Écoutez donc maintenant ! Si jardinier je suis, ce ne peut être qu’au même titre que Celui qui a fait fleurir l’Éden, le Créateur de ce jardin paradisiaque qu’il vous presse d’atteindre au seuil de votre mort. C’est Lui qu’il faudrait invoquer, pour que le printemps souffle de nouveau sur vos vergers. Et quand bien même Il viendrait vous porter secours mais réfléchissez bien l’a-t-il déjà fait une seule fois ?, je me tiendrais là, au milieu de Son chemin, Le défiant de continuer Sa route. Et croyez bien que jamais je n’ai perdu mon combat contre cet Hypocrite Païen Blasphémateur. Aussi prenez garde à ma prochaine strophe. La preuve que je vous y donne pour justifier la toute puissance que vous me contestez, cette preuve aura le volume sonore d’un train qui foncerait avec cahots sur des rails où vos oreilles seraient enchaînées. * Le bonheur, sous quelque forme qu’il, a été depuis longtemps banni des portes de mon cœur, déjà bien trop lourd de haine et de désir vengeur de puissance pour accepter le moindre sourire ou la moindre joie, ou encore la seule idée que ma langue natale, ma langue fourchue crachant le feu, ait encore de tels mots à son vocabulaire Aussi, mon étonnement s’est immédiatement déclenché lorsque je vis ce jeune homme, à la che-velure éclatante, au visage fin et sûr de lui et surtout avec cet insupportable étirement des lèvres qui montrait en toute impudeur la blancheur virginale de ses dents avec ce sourire étincelant prouvant à qui voulait le regarder que sans hésitation, sans même l’ombre obscure du spectre invisible du doute, qu’on ne pouvait dans cet instant le qualifier d’autre attribut que celui d’être immensément heureux. Il eût été beau dans d’autres occasions, mais ici sa beauté était éclipsée par son bonheur, comme le sinistre aspect glacial des macchabées masque leur potentielle laideur. À mes interrogations non dénuées de sarcasme, il répondit sans même oser se soulager en laissant son manteau de bonheur au vestiaire "Je ne suis qu’à l’aube de ma vie et déjà l’Être Suprême ne présente à mes yeux que le spectacle splendide d’un soleil levant. Les oiseaux s’éveillent au mélodieux son de mes pas pour entamer avec fierté les plus merveilleuses de leurs chansons de joie. Les fleurs vont même jusqu’à s’ouvrir à mon passage et se referment dès que je les quitte pour qu’aucun autre que moi ne les voie nues dans leur beauté. Je n’ai pas encore l’âge qui me donnent cette allure tourmentée que visiblement tu ne connais que trop. Et pourtant, je suis à la fois aimé et redouté de tous, du fragile enfant qui vient d’émerger de sa piscine vaginale au courageux guerrier qui a terrassé tant de dragons. Car je te le dis sans craintes je suis Poète. Et mes mots anesthésient de leur puissante et belle musique toutes les armes qui pourraient se lever contre moi. J’entonne des vers de triomphe devant Dieu et calme d’une douce berceuse l’Esprit Malin. Car je suis Poète. . ." * . . .Il ne m’a pas paru nécessaire de vous rapporter plus encore les paroles de cet adolescent pré-tentieux, il ne faisait de toute façon qu’enrober de paroles de satin sa dernière affirmation il était Poète et le reste n’était que poussière d’étoile ! Pourtant sa prétendue puissance ne m’effrayait point. Au contraire j’aurais ri du triste sort que j’allais infliger à cet outrageux paon si je ne m’étais pas tranché depuis des siècles déjà mes sanguines lèvres d’une lame de rasoir afin de ne plus jamais tenter même d’esquisser un sourire. Et ma réponse fatale transformera son pouvoir de géant en impuissance d’eunuque "Ô toi qui sembles avoir fait l’amour avec la séraphique lyre d’Érato ! Ô toi en qui semblent couler tous les majestueux alexandrins qui serpentent entre les récifs des six océans depuis l’aurore bénie où le Créateur signa de Sa plume d’or notre planète où tu sembles régner en prince ! Ô pauvre et stupide oiselet, je tremble en effet devant les arpèges que tu viens de me réciter ! Je frissonne à la seule pensée de ton avenir qui s’est d’ores et déjà retourné pour se glisser derrière ton dos ! Quel misérable et infortuné embryon es-tu, toi qui n’as pas eu le bonheur inestimable, ni la chance infinie de me rencontrer plus t, avant que les larves de tes propres paroles puissent s’écouler comme elles viennent de le faire ! Quelle erreur as-tu faite de ne pas avoir su dompter les seize vents qui auraient pu pousser ton destin jusqu’à mon jugement avant que celui-ci ne fût le dernier ! Car tu n’es pont poète, non ! Depuis que tu as eu l’affront de t’affirmer ainsi, la laideur de cette assertion t’a à jamais privé de sa concrétisation. Quoi de moins poétique que celui qui se vante de l’être ? Et toi, tu n’as jamais fait qu’essayer de tenter d’esquisser les ébauches du seul vers sorti de ta bouche putride, le seul qui aurait pu oser prétendre s’avancer à tâtons vers l’ombre du reflet d’une modeste poésie." À ces mots encore résonnant de vérité, celui qui s’imaginait abriter en son corps l’infinie combi-naison de lettres qu’il sera jamais possible de chanter, à ces mots dont il avait toujours ignoré le sens, le jeune homme se donna la mort puisque c’était là le seul cadeau qu’il puisse accepter recevoir de sa propre personne qui n’était déjà plus qu’une moisissure de charogne. * Peut-être ne tremblez-vous pas encore après avoir été contraints d’écouter l’introduction de mon chant. être même que vous doutez d’avoir l’ouïe rassasiée de si peu de volupté musicales. Peut-être encore que vous n’avez même pas entendu la plainte du blond puceau de ma dernière strophe qui vient juste de s’émasculer avant de faire jaillir d’un seul coup son sang, mais d’un coup si sec et tranchant que son aorte ainsi sectionnée faisait jaillir ses globules vermeils de telle sorte qu’en ouvrant sa bouche pour clamer sa douleur, il but tout le sang qu’il versait. Et ce sang, tant de fois éjecté puis régurgité arrivait encore à prolonger durant des secondes aussi cruelles qu’interminables l’agonie de l’ange déchu, perdu sans son auréole. Pourtant je n’en suis qu’à la Genèse de mon chant mortuaire. Tout reste encore à venir, ou plutôt à disparaître. Mais vous ne pouvez plus maintenant échapper aux gammes assourdissantes qui vont dès lors se déverser comme un torrent que même les plus solides rochers n’arrivent à stopper dans un écumage infernal réfléchissez bien au sens de ce mot. Maldoror était un monstre de bonté comparé à l’ombre hideuse qui obscurcit mes desseins apoca-lyptiques. Et la damnation de Faust n’est tout au pire qu’une bénédiction face à l’impitoyable destin dans lequel mes strophes sataniques . . . ! vous poussent.. de plus en plus. . .comme un corsaire me-naçant de son sabre le condamné sur sa planche qui ne peut plus prétendre à rien sauf à devenir un aggloméra charnel de sacrifice pour de féroces requins. Certes je suis arrivé à mesurer la solitude incommensurable des âmes de la Poésie. Mais désormais je ne suis plus seul dans mon combat contre votre espèce entière déjà mon ombre ne me trahit plus, elle est le témoin de tous mes actes sanctifiaires. Et lorsque la mémoire me manque pour vous narrer ma chanson, c’est elle, ma fidèle et richissime compagne noire, qui m’en rappelle les couplets. Mais je l’ai déjà dit, vous n’avez assisté jusqu’à maintenant qu’à la Genèse enscoliosée de mon impitoyable génocide sans rémission. N’en doutez point. Écoutez pour vous rassurer, cette plainte que le héros de ma précédente strophe n’a eu que trop le temps de clamer. ET son écho résonne encore dans le labyrinthe miroitant de mon chant-amour. * Que voulez-vous que je fasse avec cette créature que l’on dit si merveilleuse, si empreinte de sublime magnificence ; on affirme que le Créateur l’a Lui-même enfantée pour montrer à l’espèce humaine Sa divine beauté ; que voulez-vous que je fasse de celui de qui l’on prétend la possession des suprêmes pouvoirs, censés ne perdre aucun combat dans aucune guerre, même celle qui vit la colombe mourir en son sein ; que voulez-vous que je fasse avec cet être inspiré de l’image des anges et que l’on nomme Amour ? Il doit être banni ! Exclu de vos conversations et de vos pensées ! De quelque sorte qu’il soit, l’Amour ne peut plus exister dans un monde où j’ai décidé de chanter ma haine de l’entière race humaine et où mes refrains résonnent jusque dans le cœur des volcans et l’âme des océans. Chassez de 23/07/1993 - 23/09/1993 Je vous avais pourtant prévenus que ce serait en pressant le kyste cancéreux de ma haine que j’ar-riverais à faire parvenir jusqu’à vos oreilles ingrates, l’eau claire et parsemée de reflets d’argent des mots les plus beaux que vous ayez eu l’occasion, sinon la chance suprême, délicieuse et séraphique, d’entendre. Que ceux qui me trouvent ignoble et odieux creusent leur tombe et s’y allongent, les yeux tournés vers le Ciel ; car c’est depuis le firmament mélancolique des nuages que je leur ferai goûter au fer rouge et brûlant de ma vengeance. L’ode musicale que vous allez dès à présent écouter, n’est pas un requiem, ne vous y trompez pas ! bien que mon chant ait la majesté, la puissance et le charme d’une oraison funéraire. Car là où s’endort le chant-amour de la mort, las d’avoir trop crié ses vers, pour finalement retomber sous la pierre froide bercer le défunt destinataire de sa musique, là s’éveille et croît ma chanson jusqu’à assourdir l’ouïe des archanges du Mal. Et mon chant vous hypnotisera. Car bien que vous le haïssiez sans limites, vous poursuivrez votre écoute jusqu’à ce que vous parveniez à l’interpréter vous-mêmes. Pourquoi ? Parce que par ce chant, si grande et inassouvissable que soit votre haine, son immensité n’atteindra jamais le seuil, ni même les esquisses, des musicales notes qui en furent l’origine. Sachez que jamais vous n’arriverez à surpasser de votre propre dégoût, l’aversion écœurant que j’ai à votre égard. Il est encore temps pour vous d’obstruer le portail de votre ouïe. Tournez cette page et il sera déjà trop tard. Vous serez pris dans le tourbillon infernal réfléchissez bien au ses de ce qualificatif de mon chant haineux et vert du fardeau énormément alourdissant du rejet total et sans rémission de votre race entière. Car vous qui me lisez et goûtez au parfum de mes mots sulfureux, sachez, vous qui vous croyez seul et protégé derrière votre barricade de papier, que vous ne représentez qu’une infime partie de ma révolte de dégoût. Sachez qu’en poursuivant votre lecture, vous ne faites qu’amplifier l’écho intolérable du dessein que je viens de vous exposer. * Regardez, osez ne pas détourner votre regard falsifié de cette plaie. La reconnaisez-vous ? Non bien sûr. Pourtant elle est vôtre. Vous en êtes à la fois le criminel auteur et la pitoyable victime. Levez vos yeux assassins et soyez heureux que ma fureur vengeresse vous permette encore de conserver ce précieux sens qu’est la vue. Pourtant rien ne m’oblige à ne pas enfoncer dans vos orbites affamés le dard du scorpion que ma plaie saignante a enfanté. Rien, si ce n’est l’insatisfaction de ne crever que deux de vos yeux alors que votre peau lépreuse en compte des millions. Mais voilà déjà que ma haine pleure de venimeuses mygales supportant sur leurs épaules arach-nides les puissants bazookas qui devront mettre fin tôt ou tard à votre si peu précieuse vie. Il me faut retenir ces larmes fatales si je veux rester fidèle, comme une guêpe peut l’être envers les étamines nutritive de la rose, à ma volonté de prolonger, jusqu’aux confins de l’insupportable, votre agonie, dont votre mort, soyez-en sûrs, ne pourra être que salvatrice. Alors contemplez plutôt une fois encore cette plaie qui chaque matin s’entrouvre un peu plus, laissant le soleil la brûler davantage. Contrairement à l’ordre naturel, que vous croyiez Tout Puissant, ou que vous vous plaisiez à y croire, lorsque vient le crépuscule, cher aux loups assoiffés par une journée entière de jeûne, cette plaie ne se referme pas. Non, elle laisse à son tour la lune la pénétrer, s’offrant ainsi aux deux astres qui ont assurément interdit sa guérison. Vous savez parfaitement que la Plaie ne s’ouvre avec béatitude, non pas pour sourire elle ignore jusqu’au sens originel de ce verbe, mais pour hurler sa douleur. Qu’ainsi, même si vous ignorez sa présence en tournant votre dédaigneux regard, vous ne puissiez échapper à la clameur déchirante de son existence. Vous avez creusé la Plaie en y enfonçant vos ongles aiguisés ; la Plaie vous répond en perçant le silence de votre culpabilité d’un cri plus tranchant que la lame affûtée de la tempête. Souffrez de sa souffrance et courbez de honte votre coupable visage. * Mais je m’aperçois que je n’ai déjà que trop chanté la faille qui déchire la chair de mon corps désertique. Vous risqueriez de croire que je ne suis pas le mot est juste infaillible ! Détrompez-vous, présomptueux agneaux incrédules je le suis. Et au contraire, rien ne peut plus désormais fendre les muscles de mon cœur inassiégeable. Car j’ai su, tout au long de ces années de dociles et silencieuses souffrances, greffer au plus profond de moi-même une carapace faite de l’acier le plus résistant qu’il soit. Et c’est bien vous, et personne d’autre, pitoyables guerriers titubant sur le chemin du combat, oui c’est vous qui êtes l’origine et la cause de ce bouclier dont j’ai prématurément accouché. Bombardé comme je le fus par vos lances, visant toujours plus précisément l’endroit où je tentais de conserver un semblant de survie face à vos attaques, il est certain que je ne vous ai jamais adressé nul reproche, ni même l’ombre du fantôme d’une lâche plainte. Si votre intelligence avait pu égaler l’intensité de votre cruauté, il aurait été facile de vous douter que mon silence patient cachait un danger plus féroce encore que si le Créateur lui-même avait décidé de vous châtier en déclenchant les sept prédictions de l’apocalypse. Car, vous le comprenez maintenant, mais il est déjà trop tard, l’heure de ma vengeance dévastatrice est venue. Il ne vous servira à rien de fuir, car même si vous réussissiez à atteindre, ce qui est à dix mille pieds au-dessus de vos pauvres capacités, la rapidité sans égale de la vipère menacée, le glaive de ma vengeance parviendrait malgré tout à vous toucher. Et s’il est une infériorité que j’admets concéder au Tout Puissant, ce ne peut être que mon impos-sibilité à vous prendre en pitié. Je connais votre infériorité, plus indiscutable encore, face à la force de mon couperet rectificateur. Que cela ne vous empêche pas de poursuivre mon chant accusateur qui continuera à vous assaillir, laissant sur votre peau tuberculeuse, la marque indélébile de mon céleste courroux. * Quelle était belle cette adolescente à la peau découpée dans les tissus les plus raffinés et aux yeux encore étonnés d’avoir vu tant de beauté dans le miroir. On aurait dit un petit animal sauvage effarouché et certain de ne pas être à sa place dans ce zoo qui ne lui offrait comme horizon que l’âpre robustesse des barreaux de sa cage. Elle devait s’évader de sa prison. Il ne pouvait pas en être autrement. Quand bien même le Ciel n’était pas encore assez grand pour accueillir sa beauté et l’Univers trop étroit pour contenir les vapeurs émanant de la pureté de son visage et de son cœur. Et moi j’ai été assez stupide pour lui ouvrir les portes de sa geôle, en dérobant au péril de ma vie les clés tant désirées qui devaient lui apprendre que l’alphabet se résumait aux sept lettres du mot liberté. Je ne me rendais pas compte de ma stupidité. Comment l’aurais-je fait ? Puisque je jouissais alors du plus parfait bonheur la fille la plus parfaite de cette Terre, planète la plus parfaite du Système Solaire, daignait croiser ses doigts si doux avec mon humble main. Peut-être croyez-vous que je devrais vous remercier pour ce cadeau de votre Providence sacrée ? Ne prononcez plus jamais devant ma colère ce verbe qui m’est maintenant étranger. Je ne peux plus remercier personne. Car après m’être docilement habitué à votre laideur quotidienne, jusqu’au point d’ignorer que quelque chose d’autre, de différent, de meilleur mais je ne savais pas alors ce que "meilleur" signi-fiait pouvait exister ; après ceci vous avez brandi devant mes yeux, aussi émerveillés que ceux d’un nouveau né, cette créature merveilleuse parmi les merveilles, angélique parmi les anges. Quel était votre but ? Et surtout en quoi toute cette illusion pouvait vous servir si c’était pour la faire évanouir ensuite ? On ne tend pas un sucre à un chien affamé pour l’avaler soi-même lorsqu’il s’apprête à prendre ce cadeau. Ou alors on ne s’étonne pas que l’animal devienne enragé et cherche à vous saigner de sa morsure fatale. * Je sais que vous persistez à vous emmitoufler dans votre manteau de suspicion pour vous protéger de l’attaque des intempéries, des flocons de neige, des rayons de soleil, des gouttes de pluie, des murmures du vent, de la fourche des éclairs, des ululements des lunes et du mécontentement de votre Dieu mégalomane. Je sais que la méfiance est votre nation, que le doute est votre drapeau et que jamais vous ne chanterez l’hymne apaisant de la confiance. Je sais que tant que vos yeux, lorsque vous êtes sobre cela va sans dire, n’auront pas constaté la dualité lunaire, vous resterez persuadés de contempler chaque soir la même lune, identique, fidèle et immuable. Je sais qu’en ce moment même, et malgré les menaces et les mises en garde que je n’arrête pas de semer dans votre champ oculaire et auditif, je sais que vous riez de ces graines que j’ai pourtant pris la peine de planter, et ceci uniquement pour que puisse fleurir votre compréhensible infantile. Mais il vous en faudrait plus vous voudriez que je vienne chaque heure arroser mes semences. Vous souhaiteriez me rabaisser à l’état de jardinier pour que constamment j’entretienne vos cultures qui indubitablement, à la lumière de votre sombre suspicion abjecte, ne donneront jamais aucun fruit. Écoutez donc maintenant ! Si jardinier je suis, ce ne peut être qu’au même titre que Celui qui a fait fleurir l’Éden, le Créateur de ce jardin paradisiaque qu’il vous presse d’atteindre au seuil de votre mort. C’est Lui qu’il faudrait invoquer, pour que le printemps souffle de nouveau sur vos vergers. Et quand bien même Il viendrait vous porter secours mais réfléchissez bien l’a-t-il déjà fait une seule fois ?, je me tiendrais là, au milieu de Son chemin, Le défiant de continuer Sa route. Et croyez bien que jamais je n’ai perdu mon combat contre cet Hypocrite Païen Blasphémateur. Aussi prenez garde à ma prochaine strophe. La preuve que je vous y donne pour justifier la toute puissance que vous me contestez, cette preuve aura le volume sonore d’un train qui foncerait avec cahots sur des rails où vos oreilles seraient enchaînées. * Le bonheur, sous quelque forme qu’il, a été depuis longtemps banni des portes de mon cœur, déjà bien trop lourd de haine et de désir vengeur de puissance pour accepter le moindre sourire ou la moindre joie, ou encore la seule idée que ma langue natale, ma langue fourchue crachant le feu, ait encore de tels mots à son vocabulaire Aussi, mon étonnement s’est immédiatement déclenché lorsque je vis ce jeune homme, à la che-velure éclatante, au visage fin et sûr de lui et surtout avec cet insupportable étirement des lèvres qui montrait en toute impudeur la blancheur virginale de ses dents avec ce sourire étincelant prouvant à qui voulait le regarder que sans hésitation, sans même l’ombre obscure du spectre invisible du doute, qu’on ne pouvait dans cet instant le qualifier d’autre attribut que celui d’être immensément heureux. Il eût été beau dans d’autres occasions, mais ici sa beauté était éclipsée par son bonheur, comme le sinistre aspect glacial des macchabées masque leur potentielle laideur. À mes interrogations non dénuées de sarcasme, il répondit sans même oser se soulager en laissant son manteau de bonheur au vestiaire "Je ne suis qu’à l’aube de ma vie et déjà l’Être Suprême ne présente à mes yeux que le spectacle splendide d’un soleil levant. Les oiseaux s’éveillent au mélodieux son de mes pas pour entamer avec fierté les plus merveilleuses de leurs chansons de joie. Les fleurs vont même jusqu’à s’ouvrir à mon passage et se referment dès que je les quitte pour qu’aucun autre que moi ne les voie nues dans leur beauté. Je n’ai pas encore l’âge qui me donnent cette allure tourmentée que visiblement tu ne connais que trop. Et pourtant, je suis à la fois aimé et redouté de tous, du fragile enfant qui vient d’émerger de sa piscine vaginale au courageux guerrier qui a terrassé tant de dragons. Car je te le dis sans craintes je suis Poète. Et mes mots anesthésient de leur puissante et belle musique toutes les armes qui pourraient se lever contre moi. J’entonne des vers de triomphe devant Dieu et calme d’une douce berceuse l’Esprit Malin. Car je suis Poète. . ." * . . .Il ne m’a pas paru nécessaire de vous rapporter plus encore les paroles de cet adolescent pré-tentieux, il ne faisait de toute façon qu’enrober de paroles de satin sa dernière affirmation il était Poète et le reste n’était que poussière d’étoile ! Pourtant sa prétendue puissance ne m’effrayait point. Au contraire j’aurais ri du triste sort que j’allais infliger à cet outrageux paon si je ne m’étais pas tranché depuis des siècles déjà mes sanguines lèvres d’une lame de rasoir afin de ne plus jamais tenter même d’esquisser un sourire. Et ma réponse fatale transformera son pouvoir de géant en impuissance d’eunuque "Ô toi qui sembles avoir fait l’amour avec la séraphique lyre d’Érato ! Ô toi en qui semblent couler tous les majestueux alexandrins qui serpentent entre les récifs des six océans depuis l’aurore bénie où le Créateur signa de Sa plume d’or notre planète où tu sembles régner en prince ! Ô pauvre et stupide oiselet, je tremble en effet devant les arpèges que tu viens de me réciter ! Je frissonne à la seule pensée de ton avenir qui s’est d’ores et déjà retourné pour se glisser derrière ton dos ! Quel misérable et infortuné embryon es-tu, toi qui n’as pas eu le bonheur inestimable, ni la chance infinie de me rencontrer plus t, avant que les larves de tes propres paroles puissent s’écouler comme elles viennent de le faire ! Quelle erreur as-tu faite de ne pas avoir su dompter les seize vents qui auraient pu pousser ton destin jusqu’à mon jugement avant que celui-ci ne fût le dernier ! Car tu n’es pont poète, non ! Depuis que tu as eu l’affront de t’affirmer ainsi, la laideur de cette assertion t’a à jamais privé de sa concrétisation. Quoi de moins poétique que celui qui se vante de l’être ? Et toi, tu n’as jamais fait qu’essayer de tenter d’esquisser les ébauches du seul vers sorti de ta bouche putride, le seul qui aurait pu oser prétendre s’avancer à tâtons vers l’ombre du reflet d’une modeste poésie." À ces mots encore résonnant de vérité, celui qui s’imaginait abriter en son corps l’infinie combi-naison de lettres qu’il sera jamais possible de chanter, à ces mots dont il avait toujours ignoré le sens, le jeune homme se donna la mort puisque c’était là le seul cadeau qu’il puisse accepter recevoir de sa propre personne qui n’était déjà plus qu’une moisissure de charogne. * Peut-être ne tremblez-vous pas encore après avoir été contraints d’écouter l’introduction de mon chant. être même que vous doutez d’avoir l’ouïe rassasiée de si peu de volupté musicales. Peut-être encore que vous n’avez même pas entendu la plainte du blond puceau de ma dernière strophe qui vient juste de s’émasculer avant de faire jaillir d’un seul coup son sang, mais d’un coup si sec et tranchant que son aorte ainsi sectionnée faisait jaillir ses globules vermeils de telle sorte qu’en ouvrant sa bouche pour clamer sa douleur, il but tout le sang qu’il versait. Et ce sang, tant de fois éjecté puis régurgité arrivait encore à prolonger durant des secondes aussi cruelles qu’interminables l’agonie de l’ange déchu, perdu sans son auréole. Pourtant je n’en suis qu’à la Genèse de mon chant mortuaire. Tout reste encore à venir, ou plutôt à disparaître. Mais vous ne pouvez plus maintenant échapper aux gammes assourdissantes qui vont dès lors se déverser comme un torrent que même les plus solides rochers n’arrivent à stopper dans un écumage infernal réfléchissez bien au sens de ce mot. Maldoror était un monstre de bonté comparé à l’ombre hideuse qui obscurcit mes desseins apoca-lyptiques. Et la damnation de Faust n’est tout au pire qu’une bénédiction face à l’impitoyable destin dans lequel mes strophes sataniques . . . ! vous poussent.. de plus en plus. . .comme un corsaire me-naçant de son sabre le condamné sur sa planche qui ne peut plus prétendre à rien sauf à devenir un aggloméra charnel de sacrifice pour de féroces requins. Certes je suis arrivé à mesurer la solitude incommensurable des âmes de la Poésie. Mais désormais je ne suis plus seul dans mon combat contre votre espèce entière déjà mon ombre ne me trahit plus, elle est le témoin de tous mes actes sanctifiaires. Et lorsque la mémoire me manque pour vous narrer ma chanson, c’est elle, ma fidèle et richissime compagne noire, qui m’en rappelle les couplets. Mais je l’ai déjà dit, vous n’avez assisté jusqu’à maintenant qu’à la Genèse enscoliosée de mon impitoyable génocide sans rémission. N’en doutez point. Écoutez pour vous rassurer, cette plainte que le héros de ma précédente strophe n’a eu que trop le temps de clamer. ET son écho résonne encore dans le labyrinthe miroitant de mon chant-amour. * Que voulez-vous que je fasse avec cette créature que l’on dit si merveilleuse, si empreinte de sublime magnificence ; on affirme que le Créateur l’a Lui-même enfantée pour montrer à l’espèce humaine Sa divine beauté ; que voulez-vous que je fasse de celui de qui l’on prétend la possession des suprêmes pouvoirs, censés ne perdre aucun combat dans aucune guerre, même celle qui vit la colombe mourir en son sein ; que voulez-vous que je fasse avec cet être inspiré de l’image des anges et que l’on nomme Amour ? Il doit être banni ! Exclu de vos conversations et de vos pensées ! De quelque sorte qu’il soit, l’Amour ne peut plus exister dans un monde où j’ai décidé de chanter ma haine de l’entière race humaine et où mes refrains résonnent jusque dans le cœur des volcans et l’âme des océans. Chassez de votre stupide It looks like you're offline. Please help us improve the design of Open Library by taking this short Survey This edition doesn't have a description yet. Can you add one? Book Details Open Library OL34142643M ISBN 13 9798594895133 No community reviews have been submitted for this work. September 30, 2021 Edited by ImportBot import existing book September 30, 2021 Edited by Oxbice Edited without comment. September 30, 2021 Edited by Oxbice Added new cover September 30, 2021 Created by Oxbice Added new book.

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